L’instant volé
A Saint-Ouen-sur-Seine
(texte écrit en mai 2025)
Il y a dans tes soupirs la magie folle de cet instant volé
Durant lequel ton corps se relie au mien.
Il y a dans cet instant volé l’empreinte discrète
D’un temps inachevé.
Ou bien serait-ce un autre Temps ?
Un autre espace ?
Une autre vie ?
Que celle qui s’étale sous nos yeux,
Dans l’égarement total de nos sens exaltés ?
***
Il y a dans ta voix un secret poétique ;
Il y a dans ton souffle la beauté d’une prose
Et l’impossible retour
A l’état d’ignorance.
Car maintenant tu sais, je sais
Que le Désir n’est pas la Jouissance.
Mécanique subtile qui nous échappe
Mais dont la puissance pourtant nous saisit
Non sans une certaine cruauté.
***
Il y a dans ton désir
Quelque chose de terriblement cannibale
Et de profondément cérébral
Qui me donne envie,
Envie de toi
Comme j’ai envie de hurler sous les étoiles :
De toutes les façons possibles,
Moi lovée dans la nuit tendre,
Toi m’offrant la splendeur du ciel.
Le ciel dans ton corps
Glissant contre le mien.
***
Il y a dans tes mains
L’oubli de mon être.
Il y a dans cet oubli
La fulgurance
De ces minutes se transformant en heures,
De ces heures devenant des jours,
De ces jours que l’on ne compte plus
A s’attendre,
Dans les coulisses feutrés du fantasme.
***
Il y a dans tes yeux
Quelque chose que je ne saisis pas
Et que j’aimerais contempler.
Peut-être est-ce là
Le mystère de l’âme humaine :
Contempler ce qu’elle ne peut comprendre
Et y amarrer fermement son désir
Pour se sentir exister.